Cent titres
Mon prochain, je l’accepte. Je ne suis pas toujours d’accord avec lui, mais j’aime débattre en sa compagnie : parce qu’il a toujours quelque chose à m’apprendre. Mon prochain, qu’il vienne des quatre coins du monde ou de la rue d’à côté, il est toujours le bienvenu. Mon prochain, c’est mon ami-e; mais aussi cette personne qui me tient la porte à l’entrée de l’université, ce gars sympa qui me vend des clopes et qui me reconnaît chaque semaine. Mon prochain, j’échange des regards avec lui. Mon prochain je lui souris. Mon prochain, c’est peut-être toi, ou l’autre, que tu croiseras quand tu te baladeras dans la rue.
Mon prochain c’est cette personne avec qui je bois un verre en terrasse, en moyenne une fois par semaine. C’est aussi celui avec qui je partage un concert, dans une salle que j’aime et dans laquelle j’aime retourner chaque fois que c’est possible. Mon prochain, parfois il s’offre un billet pour un match de football, par passion. Mais mon prochain ne devrait pas voir sa vie menacée pour tout ça.
On cultive la différence. On s’apprend, on s’apprivoise. On est différent mais on se complète. On vit dans un pays où la liberté est un droit fondamental. La bouffe est bonne, le vin est bon, les femmes et les hommes sont à tomber. Parfois ça gueule, ça cri. Mais pas parce qu’on a peur, non, seulement parce qu’on n’est pas d’accord et qu’on a le droit de le dire.
Personne ne mérite la haine. Mon prochain ne mérite pas d’être criblé de balles et de mourir. Tout simplement parce que la liberté qu’on a, mon prochain et moi, elle s’arrête là où commence celle des autres.
Mon prochain, il sait qu’il est libre, il n’a pas la force de haïr ce qui ne lui ressemble pas.
Mon prochain, il est comme moi, s’il n’aime pas il tolère.