Hors série : Musique
Aujourd'hui, c'est à moi de m'occuper de la rubrique musique. Et plutôt que de vous présenter un groupe ou de vous parler d'un concert auquel j'aurais été et que de toute façon vous avez raté, j'ai décidé de vous présenter l'un des sous-genres du rock : le courant «progressif».
Le prog (parce que progressif c'est trop long et moche) est un courant dont les prémices se font voir dans la seconde partie des 60ies et qui est véritablement né dans le rock en 1969, avec la sortie d'un album qui a marqué des générations de musiciens. Vos parents le connaissent sans doute mais une large majorité du public ne se souvient que du magnifique artwork de sa couverture: il s’agit de In The Court Of The Crimson King, des anglais de King Crimson.
Avec cet album, les bases du genre sont posées: des morceaux longs -dépassant largement les 4’33’’ du format radio standard- et qui évoluent au sein d'eux même en abolissant la structure classique du couplet/refrain/bridge, pourtant ancrée dans le rock et la pop. On peut aussi rajouter la présence d'albums concepts et de phrases musicales complexes, demandant souvent un important degré de maîtrise des instruments par les musiciens ainsi que la présence fréquente d’expériences sonores inhabituelles.
C'est pendant les années 70 que le prog va prendre une place importante et faire ses lettres de noblesses. Des groupes comme Yes, Supertramp, Genesis, Jethro Tull et bien sûr Pink Floyd (pour ne citer que les plus connus) vont amener le genre à des sommets.
Ainsi, The Dark Side Of The Moon de Pink Floyd, album très représentatif du prog, est encore aujourd’hui le second album le plus vendu de tous les temps.
Dans les inspirations principales du mouvement, on peut évidemment citer le blues, inspiration quasi constante dans le rock (le nom Pink Floyd vient du nom de deux bluesmen), mais aussi le jazz et la musique classique.
Mais au début des années 80, le prog va prendre un coup de pied dont il ne se remettra jamais vraiment. Et cette baffe il va la prendre par le mouvement artistique et social le plus connu pour ses bottages de culs, j’ai bien sur nommé le punk. Les punks vont reprocher au prog d’être trop élitiste et inaccessible et partir en guerre contre le mouvement. Paul Cook, batteur des Sex Pistols a d’ailleurs porté avec fierté un t-shirt avec l’inscription « I hate Pink Floyd ».
Pour moi ça me met le cul entre deux chaises, mes deux albums préférés étant The Wall de Pink Floyd et London Calling de The Clash…
Néanmoins, même si le prog va quasiment cesser d’exister médiatiquement et peu à peu s’écarter des courants musicaux plus mainstream, il n’est pas mort. Les vagues du neo/new prog et du metal prog continuent encore aujourd’hui de produire de la musique d’une qualité indéniable.
On peut notamment citer Marillion et Porcupine Tree pour la premiere et Dream Theater, Tool et Opeth pour la seconde.
Pour moi, le prog reste l’un des mouvements musicaux les plus intéressants et appréciables. Et ce parce que le prog, c’est la liberté d’exprimer ce que l’on veut, comme on veut. Tu as plein de choses à dire en un seul morceau ? Pas de problème, il peut durer 30 minutes si tu veux ! Tu veux de la flûte de Pan parce-que son son est le dernier son du plan de conscience le plus élevé ? Alors va-y Sylvanus-Merlin-Christ Cosmique etc. ! Et tu peux même nous parler des vaisseaux de la vierge marie ou des cités de lumière dans les paroles !
Enfin bref, si vous aimez la musique et que vous connaissez mal le prog, je vous encourage à essayer mais je vous préviens, ça peut être terriblement addictif.
Comme le prog s’écoute plus par album qu’en prenant des chansons séparées, je vous laisse une playlist de 10 albums à écouter si vous en avez le temps !
Wish You Were Here - Pink Floyd
Selling England by the Pound - Genesis
Fear of a Blank Planet - Porcupine Tree
Images and Words - Dream Theater
Moving Pictures - Rush
Aqualung - Jethro Tull
In The Court of the Crimson King - King Crimson
Latelarus - Tool
Marbles - Marillion
The Eye In The Sky - The Alan Parson Project
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