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Musique au logis : Smash Hit Combo


Après un passage par le Rap, puis la composition d’une playlist Reggae, il est temps pour votre serviteur de revenir à son premier amour, le Metal. Et comme en ce moment, le patriotisme à l’air de ne plus être réservé aux blocs identitaires picards ou aux borgnes en mal d’Algérie Française, je me suis dis que ce serait tout à fait à propos de parler d’un groupe issu de nos contrées. De plus, le Metal français est un monde varié, original, parfois redondant, mais assez singulier. On peut y trouver du génial comme du médiocre, de l’incompréhensible comme de l’expérimental.


Mais s'il y a bien quelque chose que j’apprécie tout particulièrement, c’est le mélange des genres. J’aime tout particulièrement ce moment où l’on écoute pour la première fois Make It Bun Dem de Damian Marley et Skrillex, ou encore un morceau de Body Count, de Lofofora ou de Faith No More, et que l’on se demande ce qu’ils ont bien pu prendre pour accoucher d’un bébé aussi original.


Ainsi, aujourd’hui, je vais vous parler de Smash Hit Combo. Créé dans les contrées alsaciennes de Cernay en 2004, le groupe joue un style assez unique, oscillant entre Rap, Hip-Hop, Deathcore ou encore Death Metal. Et là, vous me direz que ce n’est pas bien nouveau, des groupes ont déjà allié Rap et Metal, comme Limp Bizkit par exemple. Mais je vous répondrais que ce qui fait la force de SHC, c’est son univers. Un univers reflétant bien la génération des membres du groupe, nés dans les années 80, et éduqués aux mangas de chez Dorothée et aux jeux 16 bits de Nintendo ou Sega. En somme, un univers de geeks et de gamers.


Ceci se ressent dans les paroles, quasiment entièrement prononcées dans la langue de Molière. Tantôt humoristiques et décalées (comme dans Hardcore Gamer ou In Game), tantôt dénonciatrices des travers de la société et des problèmes de beaucoup d’entre nous (2.0, Pardonnez-moi, Génération Test ou Toujours plus en sont de bons exemples), parfois même extrêmement intimistes et légèrement dérangeantes (Sous Pression, Chassé-Croisé, Hostile), les lyrics nous exposent bien la complexité de ces jeunes trentenaires, entre galères, rêves, désillusions, problèmes de couple ou relationnels.

Comme dit plus haut, la musique de SHC alterne entre passages rappés, assez rapides et compréhensibles, et moments plus lourds et violents issus des influences Deathcore (notamment pour l’utilisation de breakdowns, ou de chants screamo) ou Death metal. Cela permet aux « Metalo-septiques » de peut-être apprécier ce style, en le découvrant dans un cadre différent que celui du pilier de bar du coin qui te balance quand il a bu un coup de trop, à 300 décibels dans les oreilles, que « de toute façon, rien ne vaut un bon vieux vinyle de Sodom ». De plus, on discerne çà et là quelques scratch hip hop, ou des sonorités dignes d’un vieux jeu sur Super NES.


Auteurs de trois albums (Nolife en 2009, Reset en 2012 et Playmore en 2015) et d’un EP (Loading en 2010), les gars de SHC tournent énormément, passant dans tous les recoins de notre pays. Actuellement en tournée pour leur dernier album Playmore, je vous conseille grandement d’essayer de les voir en concert, tant la puissance de la musique et l’énergie des loustics est contagieuse. En plus, ils passent souvent dans de petites salles, pour un prix raisonnable, et sont accessibles, apportant même une télé et une Super NES avec une cartouche de Street Fighter II, pour défier les curieux. (Les gars sont tellement dans le délire retro gaming qu’ils ont sorti leur album Reset en CD classique, mais également en format cartouche de SNES. C’est dire à quel point cet univers les anime.)

Pour finir, je me permets de vous conseiller l’album Nolife de 2009, si vous cherchez à vous lancer dans la musique du groupe. Avec une bonne production, une qualité de son optimale, il vous introduira assez facilement dans leur univers, et vous fera découvrir de nombreuses chansons devenues des classiques du groupe (Hardcore Gamer, Génération Test, Hostile, Contre Nature, Les Vertus de la Haine).


Clip de In Game, dans Playmore (2015) :




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