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Musique au logis : Little Big

Dans la musique, comme dans toute autre forme d’art, il arrive que l’on soit obligé de voir au-delà de nos propres codes et coutumes. Et avec l’explosion d’internet ces dernières années, nous avons maintenant accès à du contenu du monde entier. Mais outre les vidéos de lol cats et autres débilités propres au Net 2.0, dont raffolent Mathieu Sommet et autres Antoine Daniel, il arrive de tomber sur des petites pépites d’étrangeté, et c’est le cas du groupe dont nous allons parler aujourd’hui, Little Big.

Après vous être remis de cette transition aussi habile que magistrale, vous pourrez également réaliser que l’évocation d’Antoine Daniel précédemment n’était pas complètement anodine, car ce dernier a permis au groupe de se faire une sacrée réputation en France, grâce à un épisode de sa célèbre émission à la qualité croissante, mais à la régularité toute relative, What The Cut, en commentant le clip Everyday I’m Drinking. Cet hymne à l’alcoolisme et à la Russie est d’ailleurs maintenant connu de la jeunesse, aux vues du nombre de fois où j’ai pu l’entendre dans des soirées ou des fêtes particulièrement festives, mais peut on chercher à découvrir plus en détail la discographie de ces lascars (et je n’ai aucune honte à avoir utilisé le terme « lascars » en 2016).

Originaires de Saint Pétersbourg en Russie, et formé le 1er avril 2013 (ce qui, dans un sens, pourrait peut-être expliquer le côté absurde et humoristique du groupe), Little Big est un groupe de Rave, qui se compose de 3 membres : Ilya Prusikin et Olympia Ivleva (chanteur/chanteuse), ainsi que Sergey Makarov (Dj/Beatmaker). Ils sont souvent rejoint par Mr Clown, un autre chanteur intégralement maquillé en (roulement de tambour) clown, dans une version sadique et psychopathe au possible. Chacun à sa petite particularité, entre l’accent à couper au couteau d’Ilya ou la petite taille d’Olympia, on sent que le groupe s’en fout un peu de rentrer dans les codes et dans les canons de beauté standard.


Niveau réalisation artistique, ils sortent petit à petit des clips vidéos en 2013, avant de produire et de mettre en vente leur premier effort, With Russia From Love, en 2014. Concentré de toutes leurs musiques sorties en vidéos, auxquelles sont ajoutées d’autres sons inédits, on cerne assez rapidement le style du groupe, entre Rave, Hardteck et Transe, mais toujours avec des sonorités de musiques traditionnels des pays de l’Est. En fait, il suffit d’écouter le premier morceau (éponyme) de l’album pour comprendre tout de suite leur univers. C’est comme si Korobeïniki (plus connu sous le nom « Mais si tu sais ! La musique de Tetris là ! Lala lalala lalala lalalaaa ! ») rencontrait une Rave Party, c’est bizarre, mais qu’est-ce que c’est efficace ! On trouve aussi dans cet album d’autres chansons comme Life in Da Trash, Russian Huligans ou, bien sûr, Everyday I’m Drinking.

En fin d’année 2015, comme pour essayer de nous remonter le moral en des temps troublés, Little Big a sorti un second album, Funeral Rave. Dans ce CD, le style reste sensiblement le même, et pour sûr, il est dur de se renouveler quand on sort un album par an. Ensuite, je ne pense pas que ce soit leur but premier. Ils doivent seulement chercher à faire un son qui fait bouger et s’exciter la foule (ensuite, ce n’est qu’un avis personnel). On notera la présence d’un featuring avec Tommy Cash (le rappeur hongrois hein, pas le chanteur de country et frère de Johnny Cash) sur la chanson Give Me Your Money (présente dans la playlist « Strange Good Music » sur le site Agora’ctu). En somme, c’est un bon deuxième album, dépourvu d’autant de tubes que dans l’album précédent, mais tout de même de très bonne facture (rien que pour le premier morceau To Party, un mélange de psytranse et de son plus mainstream).

Bref, pour finir, je ne peux que vous invitez à écouter ces deux albums, et de ne pas rester sur l’idée que Little Big, ce n’est qu’un groupe de russes alcooliques qui ont fait un clip qui est passé dans WTC. C’est bien plus profond, bien plus recherché, et avec un vrai message derrière, et pourtant ça n’en a pas l’air vu comme ça. En plus, Little Big passe en concert le 05 Mars prochain à l’EMB de Sannois, dans le 95, en compagnie de Noflipe, c’est l’occasion de voir toute l’énergie que ces énergumènes peuvent dégager, et peut être même se prendre un coup de vodka en pleine poire, ce qui a l’air d’être la manie d’Ilya à destination des premiers rangs.




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