top of page

Hors séries ... Chronique d'une désillusion universitaire


Lorsque l’on quitte le lycée pour l’université, se faire des plans sur la comète est l’expression la plus appropriée. On quitte cet environnement plus qu’encadré du lycée pour l’université, vendu comme étant cette « dernière » étape de l’éducation, où nous, étudiants, commençons à nous prendre en mains, nous assumer, à être indépendants. C’est omme un premier pas dans la vie d’adulte. Mais à l’obtention de ce saint Graal qu’est le baccalauréat, la majorité des nouveaux bacheliers, futurs étudiants, n’ont aucune idée concrète de ce que représente réellement le monde universitaire. On imagine, on croit, mais une fois à l’intérieur, l’image glorieuse que l’on se fait est très vite dissipée.

Pour éviter toute méprise, je m’appuierais sur mon vécu et ma situation, qui malheureusement, regroupe la plupart des caractéristiques d’une vie étudiante disons compliquée. Cette désillusion à laquelle je fais référence ne s’applique pas aux relations entre étudiants, car c’est là l’une des meilleures choses que nous apporte la fac. Je vais surtout parler des conditions de vie, ou plutôt comment survivre lorsque l’on acquiert ce statut d’étudiant. De l’administration aux aides sociales en passant par les transports et les jobs étudiant, plein de détails plus ou moins importants qui compliquent les conditions d’études et les conditions de vie étudiante.

Aujourd’hui, je suis en deuxième année à l’université, mais il en faut même moins pour se rendre compte du cercle vicieux et de la limite de cette « indépendance » et de cette « autonomie » qu’on s’attend à trouver à l’université. Cette indépendance, me concernant, c’est une légende urbaine. Je fais partie de cette catégorie d’étudiants non-boursier car mes parents vivent « correctement ». Je vis donc chez eux et passe 2h30 dans les transports chaque jour. Vu que je ne suis pas boursier, les possibilités de logements étudiants sont réduites, et les logements gérés par le CROUS donnent la priorité aux boursiers. Trouver un travail n’est pas non plus chose aisée. A côté de la fac ? Mes horaires ne correspondent pas. Près de chez toi alors ? Avec les transports, je suis chez moi pour 19h30. Donc aucune rentrée d’argent régulière. Je m’estime heureux, le pass Navigo est pris en charge par mes parents. Mais qu’on le veuille ou non, un étudiant à des dépenses : manger le midi, les sorties, tout cela compte. Voilà donc qu’à 19 ans, mes plus grosses préoccupations sont comment je vais tenir encore un mois et demi avec 120€, comment je vais faire pour trouver un job, et comment je vais réussir à trouver le temps de chercher un logement pour ma dernière année. Tous, sauf les études. Paradoxale vous ne trouvez pas ?

Et ceci encore n’est qu’une question personnelle et extra-universitaire. On peut aussi se focaliser sur l’administration. Ah, cette fameuse administration… De mon point de vue, qui n’engage que moi, à l’université, les personnes censées être au centre de l’attention sont les étudiants. En partant de là, logiquement, tous les autres corps présents à l’université devraient être ici pour les étudiants : administration, associations, syndicats, personnels etc… Quelle ne fut pas ma surprise lorsque, pour changer d’option, une amie s’est vue répondre par un membre de l’administration « vous me dérangez là », ou encore quand deux autres personnes de ma licence se sont retrouvées avec 2 TD à la même heure, et les seules solutions proposées étaient soit changez de TD, soit « mettez-vous en contrôle terminal ». Oh pardon, je n’avais pas réalisé que c’était à nous étudiants de vous faciliter la tâche, au temps pour moi.


Le monde universitaire, c’est une société à taille réduite. Il y a de très, très bons côtés : les rencontres, les soirées, les débats étudiants/professeurs et j’en passe. Mais il y a aussi des côtés bien moins sympathique : le parcours du combattant pour avoir accès (ou pas) aux aides sociales, les logements, les transports, l’incapacité de l’administration à répondre aux besoins des étudiants, les combats incessants entre les associations (syndicat ?) étudiants contre les décisions parfois invraisemblable de l’administration.

Je ne pense pas être le seul étudiant à être dans la situation que j’ai décrite, je ne trouve pas ça normal, et je suis loin d’être le plus à plaindre. Nous n’avons pas tous accès à des aides, l’accès au logement relève plus de la chance qu’autre chose et l’administration ne se démène que lorsque le projet leur est personnellement profitable. J’aimerais que chacun reprenne son rôle, qu’on aide les étudiants dans leurs études, que la pédagogie remplace la bureaucratie, et que les étudiants puissent réussir leurs études, sans avoir à allier transport, job et argent.




bottom of page