top of page

Sasha réfléchit trop


Cette année je ne me suis pas engagée à écrire sur des sujets particuliers. C’est cool. Du coup la rubrique s’appelle « Sasha réfléchit trop ». Pourquoi ? Parce que je m’appelle Sasha et que je réfléchis trop. Voici donc le premier article de « Sasha réfléchit trop ».



Quelque chose a changé depuis Septembre dans ma vie d’étudiante. Comme beaucoup d’entre nous, je travaille. Dix-huit heures par semaine. Et alors c’est comment de travailler en parallèle de ses études ?

Commençons par les aspects positifs : je gagne de l’argent, déjà. Ça parait évident mais bon, il n’y a pas tant d’avantages alors je les marque tous. Et puis c’est quand même pour ça que j’ai cherché du travail, parce que j’avais vraiment besoin de tunes.

Ensuite, j’aime bien mon taff. Je suis surveillante dans un collège et franchement, c’est pas mal. On a tendance à ne pas écouter les enfants dans notre société -surtout quand c’est pas les nôtres- et à les considérer uniquement comme des chieu-ses-rs qui ne comprennent rien a rien et à qui il faut tout apprendre et qu’il faut fliquer constamment. C’est complètement faux. Donc j’ai la chance d’avoir un taff que j’aime, et franchement pour avoir souvent fait des jobs de merde l’été, c’est quelque chose d’hyper positif. Et puis on ne va pas se mentir, le boulot de surveillant-e est probablement le plus adapté pour avoir ses études à côté. Tout est prévu pour qu’on puisse s’absenter pour passer ses examens, on a les vacances scolaires etc…


Mais malgré tout cela, le salariat pourri mes études. Déjà dix-huit heures c’est pas mal, ça me fait travailler trois jours par semaine. Si on y ajoute les 19 heures de cours que mon emploi du temps prévoit par semaine, ça fait beaucoup. Et si on rajoute en plus les deux heures que je passe dans transports en communs et sur mon vélo tous les jours et le travail que je dois fournir chez moi pour avoir des notes acceptables, ça fait encore plus.

Cette surcharge horaire à plusieurs conséquences. Premièrement, je suis claquée. Quand je rentre chez moi le soir, la plupart de temps, je mange, je me douche et je me couche quasi direct. Donc quand je dois bosser deux ou trois heures sur un papier à rendre le lendemain, vous imaginez bien que je ne suis pas au top de ma concentration. Pareil, quand j’enchaine le travail et les cours, en devant manger dans le train entre les deux, j’ai pas la meilleures des attentions vis-à-vis de ce que les profs me racontent.

Ensuite, faute d’avoir pu aménager mon emploi du temps au travail comme à la fac, j’ai dû me mettre en contrôle terminal sur plusieurs matières. Sur les dix-neuf heures de cours dont je vous parlais un peu plus haut, j’en rate cinq. Cinq heures de cours qu’il faut travailler à la maison et pour lesquelles je n’ai qu’une seule chance de réussir. Bawi, si je foire le partiel, c’est rattrapage direct dans ces matières.

Et puis en plus, le contrôle terminal me fait perdre de l’argent. En effet, le CROUS considère incompatible de toucher une bourse et d’être en contrôle terminal sur certains cours. Donc ma bourse je lui dis au revoir.

Pour finir, je n’ai pas fait le compte mais même si j’ai plus les moyens de me payer une pinte de temps en temps, ça arrive beaucoup moins souvent, par simple manque de temps. Et clairement, ça fait chier de ne pas pouvoir passer du temps avec ses potes de manière un tant soit peu régulière.


Je suppose que je ne suis pas la seule dans ce cas. Je sais que nous sommes nombreu-x-ses a galérer avec nos emplois étudiants, avec nos bourses, nos APL, nos logements et tout ce qui va avec.

Je vous invite donc à faire comme moi et à témoigner de votre situation, d’en parler autour de vous et, avec l’élection présidentielle qui approche, de tendre l’oreille et de voir si les candidats en parlent ou pas, d’examiner les solutions qu’ils proposent à la précarité des étudiants.

Et puis si personne ne parle pour vous, engagez-vous, trouvez une manière de faire entendre votre voix, il y en a déjà plein, syndicats, partis politiques, associations, mouvements citoyens non encartés…



bottom of page