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Un peu de sérieux ... Cuba

Le 25 novembre dernier, le plus célèbre des leaders cubains, Fidel Castro, est mort après avoir gouverné d’une main de fer pendant près de 50 ans. Pour résumer brièvement le personnage, c’est avant tout un docteur en droit et sciences sociales ayant une licence en droit diplomatique. Il fut chef de file de la révolution populaire cubaine, qui mit fin à la dictature militaire du général Batista en 1959. Il devint l’unique dirigeant de l’ile en 1976. Les Etats-Unis n'ont jamais été très fan de lui, c'est le moins qu'on puisse dire : on dit qu'il a échappé à plus de 600 tentatives d’assassinat de la part de la CIA. Il a vu défiler 11 présidents américains, sans jamais converser avec eux, puisque les relations entre les deux pays étaient au point mort depuis 1960 jusqu'en 2014.


Le régime castriste est décrié comme autoritaire, dictatorial même par les Etats-Unis et leurs alliés, alors que d’autres figures politiques importantes, tels que Mandela ou Trudeau Sr. ont entretenu de bonnes relations avec l'homme qu'était Castro, ce qui vient contester la vision occidentale de Cuba comme une dictature. La France, alliée des Etats-Unis, partage leur vision sur le régime du dirigeant défunt, continué par son frère depuis 2008. Cependant il faut relativiser ce que nous avons entendu et entendrons sur le sujet puisque l’impartialité n’existe pas pour cette situation. Si on écarte les épurations et les diverses violations des Droits de l’Homme, Cuba peut être un exemple dans la mesure où les sanctions économiques pesant sur le pays ne l’ont pas empêché de mettre en place un système éducatif et sanitaire plus efficace que celui des Etats-Unis. Pendant que Fidel Castro était au pouvoir, Cuba a atteint le taux d’alphabétisation de 99,7% ! Il n’est que de 86% aux Etats-Unis, pays où le système de santé universel ne concerne tous les Américains que depuis les années Obama, alors que les cubains, eux, y ont accès depuis de nombreuses années.


Sa mort a suscité des réactions très diverses au sein de la communauté internationale, comme on pouvait s'y attendre. Bon nombre de dirigeants n'ont pas assisté aux funérailles, comme Vladimir Poutine, ancien allié russe de taille pour l'île des Caraïbes. François Hollande, Theresa May, Barack Obama, malgré le fait qu’il est grandement œuvré pour la réconciliation entre les deux nations depuis 2014, et Justin Trudeau, absent après avoir été critiqué pour l’hommage qu’il a rendu à l’ex-président cubain, en sont quelques exemples. Quant à la position de la France sur la question cubaine, on a assisté, ces derniers jours, à une controverse sur les propos tenus par Ségolène Royale, qui a parlé de « monument de l’histoire » en évoquant ledit dictateur.

Au sein même de la communauté cubaine, la disparition del Commandante a eu des répercussions variées. Les habitants de l'île pleurent le défunt, alors que les cubains vivant à l'étranger, pour la majorité en Floride, l’ont célébré comme une victoire.


Je n'ai pas l'audace de défendre Fidel Castro, ni de le laver de ses fautes. Pourtant, il m'a semblé important de rappeler qui était le personnage derrière les mots qu'on lui attribue, et le côté positif de la période qu’il a passé au pouvoir. Il a été sévère envers les dissidents, a emprisonné des opposants, mais il a sorti le nez des Etats-Unis de son pays, les empêchant d’interférer avec les affaires internes, tout en poussant le monde au bord d’une crise nucléaire, en se rapprochant de l’URSS lors de la crise des missiles de 1962. De plus, Cuba s’investit énormément dans l’humanitaire, fournissant plus de médecins que les pays du G8 rassemblés.


Alors, les choses sont-elles toujours aussi simples qu'on les décrit ?


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